Le Gouverneur de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, a affirmé que son institution ne considère pas le Bitcoin comme une monnaie mais comme un actif hautement spéculatif. Bank Al-Maghrib ne dispose pas à cet égard d’une base légale pour interdire le Bitcoin.
A l’inverse, l’Office des Changes a interdit les transactions en Bitcoin du fait que son département ne reconnait que les opérations effectuées dans une devise cotée par Bank Al-Maghrib.
S’exprimant le 19 décembre 2017 à l’occasion d’une conférence de presse, le Gouverneur de Bank Al-Maghrib a indiqué qu’il avait par ailleurs fait part à la directrice générale du FMI de son souhait que les institutions financières internationales interviennent pour réguler les cryptocurrencies telles que le Bitcoin.
La France transmettra une proposition au G20
De son côté, le ministre français de l’économie Bruno Lemaire a annoncé son intention de proposer au prochain sommet du G20 une discussion sur la question du bitcoin afin d’évaluer les risques et les possibilités de régulation de la cryptomonnaie.
« C’est une proposition que portera la France à l’occasion du prochain sommet des ministres des finances du G20… Je suis là pour garantir la sécurité aux épargnants. Il y a un risque spéculatif évident. Il faut le regarder, l’examiner, et regarder comment, avec tous les autres pays membres du G20, nous pouvons réguler le bitcoin. »
Les Etats européens se sont déjà mis d’accord pour renforcer la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme sur les plates-formes d’échange du bitcoin et autres monnaies virtuelles. Parmi les mesures adoptées, figurent la fin de l’anonymat des transactions sur les plates-formes de monnaies virtuelles, y compris avec des cartes de prépayées. Les plates-formes de transaction du bitcoin et les fournisseurs de « portefeuilles » qui détiennent la cryptomonnaie pour le compte de clients devront désormais identifier leurs utilisateurs.
Mise en garde
Un communiqué conjoint du le Ministère de l’Economie et des Finances, de Bank Al-Maghrib et de l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux attire à cet égard l’attention du public sur les risques associés à l’utilisation des monnaies virtuelles, dont principalement :
– Absence de protection du consommateur : l’absence de protection règlementaire pour couvrir les pertes en cas de défaillance des plateformes d’échange et l’absence d’un cadre juridique de protection spécifique des usagers de ces monnaies en rapport avec les transactions effectuées, surtout en cas de vol ou de détournement ;
– Volatilité du cours de change de ces monnaies virtuelles contre une devise ayant cours légal ; cours pouvant varier fortement à la hausse comme à la baisse, en très peu de temps, de façon imprévisible ;
– Utilisation de ces monnaies à des fins illicites ou criminelles notamment le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme ;
– Non-respect des réglementations en vigueur, en particulier celles ayant trait aux marchés des capitaux et à la législation des changes.
Syndication : RIBH, le Journal de la Finance Islamique
Point de presse du Wali de Bank AL-Maghrib – 19 Décembre 2017
La partie concernant le Bitcoin va de 01:18:45 à 01:33:30