La reconversion des banquiers à la finance islamique

Ressources humaines finance participative

  • Banques participatives : comment réussir la reconversion des banquiers conventionnels ?

Pour constituer leurs équipes durant la phase de lancement, les banques islamiques ou participatives filiales de banques conventionnelles combinent généralement le redéploiement interne de collaborateurs et le recrutement externe de nouveaux talents. Cette démarche est appuyée par des programmes de formation ciblés destinés à mettre à niveau les collaborateurs sur le plan technique.

L’acquisition du “savoir faire” technique spécifique aux instruments de la finance islamique ne pose en principe pas de difficulté particulière pour des candidats motivés. Le “savoir être” nécessite en revanche une attention particulière pour réussir dans ce qui constitue dans une large mesure une finance affinitaire. Le savoir être du bon banquier islamique, surtout lorsqu’il est en relation directe avec la clientèle, repose sur un socle culturel qui intègre des éléments puisés dans le droit musulman des transactions (Fiqh al muâamalat), ainsi que dans l’Histoire et la tradition prophétique (Sîra et Sunna).

C’est ce socle qui donne au banquier islamique ou participatif l’aisance relationnelle qui lui permet de mettre en confiance le client avant de l’embarquer dans la complexité de l’ingénierie financière islamique et de lui expliquer le mécanisme et les implications du contrat qui lui est proposé. La crispation que manifestent certains banquiers issus de la finance classique à l’égard de la finance islamique s’explique en grande partie par une lacune à ce niveau.

De vrais banquiers participatifs

Pour être crédible, le banquier participatif doit pouvoir convaincre son client de l’authenticité de son offre, aussi bien dans le fond (le produit) que dans la forme (l’interlocuteur et son discours). Le client ne doit surtout pas avoir l’impression qu’il a affaire avec une finance conventionnelle maquillée.

Les décideurs de la politique RH des banques concernées devraient évaluer a priori la capacité des collaborateurs pressentis pour les équipes de finance islamique d’assumer cette expérience disruptive et de remodeler leur mode de pensée et leur discours pour passer du conventionnel au participatif.

En particulier, le top management assigné à la finance participative islamique doit avoir une bonne compréhension des opportunités et des risques propres à cette industrie, et détenir une vision dynamique de son avenir, pour assurer le leadership de l’institution dont il a la charge.

En amont, un dialogue orienté résultats doit s’instaurer entre les départements RH, les praticiens de la finance participative et les responsables des programmes de formation afin de bien adapter les cursus aux exigences de la profession.

Ce changement de paradigme concerne tous les professionnels impliqués dans l’écosystème de la finance islamique : banques participatives, assurances Takaful, marché islamique de capitaux, avocats, notaires, consultants, etc.

Source : Le Journal de la Finance Islamique

© RIBH. Reproduction de l’article autorisée sous réserve de conserver les liens et la signature ci-dessus.

Un commentaire

  1. assalamou aleykoum ! une chose est sûre le recyclage présente peut être un moyen moins coûteux pour le lancement, mais pas pour autant aussi efficace que le recrutement des professionnels aguerris du domaine. très bon article. barakallahou fik !!!

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