RH banques participatives : 5.000 postes à créer dans les premières années, selon les spécialistes.
Les employés du secteur financier, débutants ou expérimentés, sont de plus en plus nombreux à s’intéresser aux futurs établissements participatifs. «Il s’agit pour ces cadres de saisir la chance de développer leurs carrières», rapporte Rachid El Maataoui, directeur général de Financité Institute.
Les premiers recrutements se sont surtout fait en interne pour des fonctions opérationnelles destinées à mener les chantiers structurants des futurs établissements (mise en place des process, du système d’information, la gestion des risques, le contrôle interne…).
Les banques ne devraient recourir massivement au recrutement externe qu’après l’obtention des agréments. Certains établissements y recourent toutefois dès à présent notamment pour combler des besoins urgents.
Après la première vague de recrutements concernant les fonctions opérationnelles, les embauches à venir des banques spécialisées porteront de plus en plus sur le commercial. «Si ce volet ne représente actuellement que 20% des recrutements, il devrait monter à 50% dans les prochains mois et à 75% sur les prochaines années, une fois un certain degré de maturité atteint, conformément aux normes du secteur», fait savoir le directeur d’une future entité.
A priori, le futur secteur de la finance participative a largement de quoi absorber ces vocations naissantes. Un simple calcul permet de s’en convaincre rapidement. L’arrivée de ces nouveaux acteurs devrait se traduire par l’ouverture de 150 à 200 agences, selon les spécialistes. Sachant que jusqu’à 10 employés seront nécessaires pour faire tourner chaque point de service, le besoin s’élève à 2.000 postes. Si l’on ajoute les sièges centraux des futures entités (10 établissements sont actuellement en lice pour l’obtention d’un agrément de banque participative dont 8 envisagent la création de filiales à part entière) qui devraient nécessiter chacun au bas mot une vingtaine d’employés, ce sont au moins 200 postes qui seront créés.
Et ce ne sont là que les besoins estimés des banques. Avec elles, il y aura aussi les sociétés de leasing, les fonds d’investissement, les sociétés d’assurance, les sociétés de conseil, les cabinets d’avocats, les cabinets d’expertise comptable et d’audit, les bureaux d’études, les centres de formation, etc. Sans trop forcer sur les perspectives, les spécialistes estiment ainsi que 5.000 professionnels seront nécessaires pour lancer la finance participative au Maroc.
Les banques ont redéployé des compétences existantes à même de prendre en charge les chantiers opérationnels du démarrage. Dans d’autres cas, les employés se manifestent d’eux-mêmes auprès de leur hiérarchie pour rejoindre les nouvelles filiales participatives, et ils sont nombreux dans ce cas, selon les constats du management des futures entités. Cette course s’explique par le fait que les équipes qui participent à la mise en place des nouvelles structures ont de solides chances d’occuper des postes d’encadrement par la suite, justifie un banquier.
Pour former ces compétences internes, les établissements leur font suivre des programmes ciblés. C’est d’ailleurs surtout cette demande qui dope aujourd’hui le marché de la formation à la finance islamique.
Les spécialistes de la formation ont mis en place depuis des mois des programmes adressés aux établissements ainsi qu’aux particuliers qui veulent s’initier. Si au départ l’offre s’est multipliée à foison avec des programmes de qualité variable, une sélection naturelle semble s’être opérée depuis. «Les établissements s’adressent aujourd’hui à une liste réduite d’institutions dont la fiabilité est avérée», observe un professionnel. Dans le lot, Al Maali Institute et Financité Institute se positionnent en leaders du marché. Pour un programme bien coté, il faut compter actuellement autour de 15.000 DH pour une formation courte et 60.000 DH pour une formation en master dispensée sur un an.
D’après La Vie Eco – Synthèse : RIBH