Un hadith relaté par Tirmidhi nous apprend que chaque communauté a été éprouvée par quelque chose de particulier. Et la dernière des communautés, celle du Prophète Mohammad (paix sur lui) sera éprouvée par l’argent. On peut dire à la lecture de ce qui suit que certains ont brillamment réussi leur épreuve.
Cheikh Abul Hassan Alî an-Nadwî (que Dieu lui fasse miséricorde) écrivait dans un article pour la revue ba’th islami : « Un homme de confiance et d’expérience qui avait connu l’époque des chérifs de La MecqueLa Mecque étaient si désintéressés, si honnêtes et si bien intentionnés les uns envers les autres, que lorsqu’un client se présentait à la fin de la journée chez un commerçant qui avait vendu de quoi subvenir à ses besoins de ce jour et réalisé les bénéfices escomptés, tandis que son voisin avait eu moins de chance, le commerçant disait gentiment au client : « Va plutôt à la boutique de mon voisin. Tu y trouveras la même chose que chez moi. J’ai remarqué qu’il n’avait pas eu beaucoup de clients aujourd’hui, et il a plus besoin que moi que tu achètes chez lui. » » m’a relaté qu’à cette époque, les commerçants de
Quant à Muhamad Asad, il décrit dans Le chemin de La Mecque ses impressions en arrivant au Damas de l’époque : « Je constatai combien la vie des gens y était empreinte de paix spirituelle. Leur sécurité intérieure apparaissait dans leurs rapports mutuels, dans la dignité chaleureuse avec laquelle ils se saluaient et prenaient congé, dans le comportement des hommes lorsqu’ils marchaient deux à deux en se tenant par la main comme des enfants, simplement par amitié, même dans les relations d’affaires entre marchands. Ces petits commerçants ne semblaient ressentir ni crainte, ni jalousie les uns envers les autres, à tel point que chacun pouvait quitter sa boutique et la laisser à la garde de son voisin et concurrent lorsqu’il lui fallait s’éloigner pour un moment. Il m’est souvent arrivé de voir un client potentiel s’arrêter devant une boutique délaissée et hésiter manifestement à attendre le marchand ou à s’adresser à la boutique voisine : invariablement le commerçant d’à côté – le concurrent – venait demander au client ce qu’il voulait et le lui vendait, non de sa propre marchandise, mais de celle du voisin absent, puis il déposait l’argent sur la banquette de celui-ci. Où en Europe, pourrait-on assister à de telles transactions ? »
Abû Hâmid al-Ghazâlî (que Dieu lui fasse miséricorde) relate cette histoire dans Ihyâ : Yoûnous Ibn ‘Oubayd était un commerçant de La Mecque. Il vendait des habits à divers prix. Il se rendit à la prière en laissant son neveu dans la boutique. Un bédouin vint et demanda à acheter un habit qui valait deux cents dirhams. Le bédouin, satisfait, l’acheta pour quatre cents dirhams. Le Bédouin partit, l’habit sur le bras. Yoûnous aperçut ce bédouin et reconnut l’habit sur son bras. Il s’approcha et demanda au bédouin « Combien l’as-tu payé ? » Le bédouin dit « Quatre cents dirhams » Yoûnous répondit « Il n’en vaut pas plus de deux cents. Retourne le rapporter. » Le bédouin répliqua : « Mais chez nous, il vaut cinq cents. Je suis satisfait du prix. » Mais Yoûnous insista : « Viens avec moi. Le bon conseil dans la religion est mieux que ce monde et tout ce qu’il contient. » Yoûnous ramena le bédouin dans sa boutique et lui rendit les deux cents dirhams. Puis il gronda et frappa son neveu en disant : « N’as-tu pas honte ? Ne crains-tu pas Dieu ? Tu demandes le double du prix au lieu de bien conseiller les musulmans ? » Le neveu répondit : « Par Dieu, il était satisfait en l’achetant. » Yoûnous répliqua : « Et toi ! Etais-tu satisfait pour lui de ce dont tu aurais été satisfait pour toi-même ? »