La Banque Nationale de Mauritanie (BNM) possède désormais une structure entièrement dédiée aux opérations bancaires islamiques nommée « El Watani ». M. Mohamed EL Moctar Ould M’Balla, conseiller principal à la présidence de la République en a donné le coup d’envoi lors d’une cérémonie organisée le 13/02/2008 à Nouakchott.
Selon les sources de la BNM, cette structure est une Agence spécialisée dans les produits et services liés aux opérations bancaires islamiques sollicités par les commerçants, industriels, artisans, promoteurs immobiliers agents d’import d’export et de consommateurs.
L’Agence vise à répondre aux objectifs de développement des activités conformément à la Charia ainsi que la contribution au financement des opérations commerciales ou d’investissement voire de création d’entreprises.
M. Mohamed Ould Noueighidh, président directeur général de la BNM a indiqué dans une allocution présentée à cette occasion que la création de cette structure répond au souci permanent de conformité, en tant que musulmans, aux percepts de notre sainte religion, ajoutant qu’elle traduit la volonté des responsables de la Banque d’accompagner les autorités publiques, singulièrement la Banque Centrale de Mauritanie, en vue de promouvoir la bancarisation.
Il a précisé que ce système, « El Watani » remplira sa mission en comblant une partie de ce vide qui s’est exprimé par la marginalisation d’un segment fort de nos opérateurs économiques ».
A ce titre, souligne le PDG, « l’illustre F’Qih, Mohamed EL Hacen Ould Dedew, de renommée mondiale, a été mis à contribution pour apprécier et évaluer les mécanismes qui sous tendent les services. Ould Noueighidh a aussi noté que l’Agence sera également implantée au cours des prochains mois, dans une première étape, dans toutes les capitales des wilayas, tout comme elle étudie les lignes de financement auprès des banques islamiques reconnues internationalement.
Pour sa part, M. Mohamed El Hacen Ould Dedew a souligné la garantie de ‘Islam pour l’humanité de l’exactitude des bases de la vie économique, sociale et politique, ajoutant que l’interdiction du « Riba » a été accompagnée par des alternatives autorisées par la Charia.
Il a également invité les promoteurs économiques du pays à suivre l’exemple de la BNM à travers la création d’entreprises fonctionnant conformément aux percepts de la loi islamique, souhaitant plein succès à cette nouvelle structure. El watani offre 5 formules d’opérations bancaires qui sont : la Mourabaha, l’Idjar ou Leasing, Istisna, El Moucharaka et El Moudharaba, tout comme il permet aux consommateurs de détenir des comptes commerciaux islamiques, des comptes particuliers islamiques, des comptes d’épargne islamique et des comptes d’investissement.
La cérémonie s’est déroulée en présence de représentants du corps diplomatique, des institutions religieuses, financières et industrielles présentes en Mauritanie.
Source : AMI 14/02/2008
Merci de ton intérêt Nabil. L’Islam n’interdit pas le profit ; au contraire il l’encourage dans les limites de la justice et de l’équité. Les banques islamiques ne sont pas des institutions à but non lucratif, et le fait de dégager un profit ne les empêche pas d’être un outil de développement dans lequel toutes les parties trouvent leur compte. Le mode de calcul de la marge bénéficiaire de la banque est libre dans la mesure où il s’agit d’une transaction de nature commerciale (achat et revente d’un bien) dans laquelle le financement est accessoire à la transaction. C’est vrai que dans le cas des banques islamiques la distinction entre la transaction et le financement est artificielle, mais les contrats utilisés par les banques islamiques sont validés par des comités d’experts en théologie et en économie. La finance islamique moderne en est à ses débuts : c’est sûr qu’il y a des choses à améliorer et il peut exister des divergences d’opinion comme sur beaucoup d’autres points du fiqh, mais entre un système conventionnel 100% haram et un système islamique qui peut et qui doit être amélioré nous devons oeuvrer pour la promotion du second.
Merci pour la réponse.
Je comprends bien sûr que le montage financier et les termes du contrat sont différents entre ces alternatives et une banque classique. Cependant, ce qui m’intéresse est le résultat et ce que je retiens c’est qu’au final, on remboursera toujours plus que ce l’on aura emprunté. Mathématiquement, ce surplus représentera toujours un pourcentage par rapport à la somme initiale.
Ensuite c’est mon choix de ne pas être convaincu.
Quoiqu’il en soit chapeau pour ce website, les infos y sont très intéressantes et parfois utiles à connaître.
L’Islam autorise le profit et interdit l’intérêt ou riba. Il existe plusieurs types de contrats qui permettent aux banques islamiques de gagner de l’argent de façon licite – halal – et plusieurs articles sur ce site décrivent ces produits financiers qui se nomment Mourabaha, Ijara etc. La banque conventionnelle ajoute ajoute des intérêts au montant à rembourser alors que la banque islamique ajoute une marge bénéficiaire. Ce n’est pas simplement une question d’appelation – remplacer le mot intérêt par le mot marge – c’est tout le montage financier et les termes du contrat qui sont différents.
« …ajoutant que l’interdiction du “Riba” a été accompagnée par des alternatives autorisées par la Charia….El watani offre 5 formules d’opérations bancaires qui sont : la Mourabaha, l’Idjar ou Leasing, Istisna, El Moucharaka et El Moudharaba »
Honnêtement, après fait quelques recherches, je ne vois comment ces alternatives peuvent être halal. En effet, j’aimerai bien qu’on m’explique ce qui différencie la Mourabaha par exemple d’un crédit à intérêt. (à part peut-être le fait que dans Mourabaha, on parle de « marge bénéficiaire » au lieu d’intérêt).