La population musulmane britannique utilise de plus en plus des banques «islamiques». Le gouvernement favorise ce secteur afin d’intégrer les musulmans dans le système bancaire et attirer les pétro-dollars du Golfe. La City compte bien rester globale
A Londres, toute personne peut ouvrir un compte respectueux de la Charia (loi islamique). Le Royaume-Uni a été le premier pays européen à autoriser, en 2004, l’ouverture de banques islamiques. La finance islamique se développe dans le monde à grande vitesse et particulièrement au Royaume-Uni. Les autorités britanniques ne sont pas étrangères à cette évolution.
En juin 2006, Gordon Brown, alors ministre des Finances, a affirmé vouloir faire de Londres «le portail occidental» de la finance islamique. Aujourd’hui, la City est devenue la capitale de la finance islamique en occident, affirme Michael Ainley, Responsable à la FSA (Autorité de régulation financière britannique), chargé notamment de la finance islamique. « Londres, centre traditionnel d’innovation, de diversité et de flexibilité, devait se pencher sur cette question pour en tirer profit. »
M. Ainley rappelle l’histoire, encore récente de cette expérience britannique. « Lord Eddy George, alors gouverneur de la banque centrale, et Sir Howard Davis, ancien président de la FSA y ont vu une opportunité pour la City ». « Il fallait, explique-t-il, attirer les capitaux du Golfe et intégrer les musulmans britanniques dans le système bancaire. » Le processus a commencé au début des années 2000 : après avoir discuté avec plusieurs personnes désireuses de lancer une banque islamique, l’Islamic Bank of Britain (IBB) a été mise sur pied. C’est la première banque islamique en occident.
La Charia interdit l’utilisation de la « riba », qui peut être comprise comme intérêt ou usure. Un compte dans une banque traditionnelle créditée d’intérêts fixes est donc « haram » (péché). Le principe de base de cette finance est le partage des risques et des profits. De plus, la charia interdit d’investir dans les industries illicites (alcool, armes, porc, pornographie…) et les sociétés dont les dettes sont trop élevées.
Recherche banquiers « islamiques »
Ce secteur en pleine croissance est en quête de personnel qualifié. L’Institut de la Bourse britannique (SSI) à Londres et l’Ecole Supérieure des Affaires libanaise ont lancé il y a quelques mois, une formation diplômante en finance islamique, l’« Islamic Finance Qualification ». Pour Ruth Martin, directeur général du SII, « nous avons vocation à former un personnel adapté aux banques islamiques. Les étudiants sont de profils divers et issus d’origines différentes. Nous avons de personnes de Johannesburg, Paris, Beyrouth, Londres, Dubaï, Australie… »
Après 25 ans de carrière bancaire, Nigel Denison voulait « un diplôme reconnu et avoir une vue d’ensemble de la finance islamique ». Il a achevé la formation il y a quelques mois et appris ainsi le cadre légal du secteur et les différents produits. « Ceci est particulièrement important puisque tout bouge très vite dans ce secteur », explique-t-il.
La finance islamique offre d’excellentes opportunités aux banquiers et aux banques qui profitent de ce marché en expansion. Khaled-Ur Rahman, directeur adjoint de l’agence IBB à Edgware Road admet : « Même si ces produits ne sont pas les moins chers, donc pas très compétitifs, les gens sont réceptifs à ces produits ». Comment expliquer leur succès ? Ils peuvent se targuer du cachet « halal », qui permet une différenciation efficace et peu couteuse. Ainsi, a côté d’IBB, une dizaine de banques internationales proposent au Royaume-Uni des produits islamiques aux particuliers. Tous les grands noms s’y sont mis de HSBC à Barclays.
A Londres, Jeehan Muridi, une jeune musulmane d’origine soudanaise, a pris un « emprunt islamique » dans la première banque islamique de détail dans le pays. Cela s’appelle la « Finance personnel Halal ». Après avoir vu sur une chaîne arabe du satellite, cette musulmane avenante, vêtue à l’occidentale, a décidé d’ouvrir un compte dès la création de l’IBB. A l’image de 40 000 personnes au Royaume-Uni, son compte à l’IBB est conforme à ses convictions religieuses.
Ce type de finance, qui allie principes religieux et marketing, s’est développé dans le monde depuis les années 70. « Au départ, le marché était dirigé par l’offre, le prosélytisme de plusieurs gouvernements, dans le Golfe et en Malaisie », explique Anouar Hassoune, directeur délégué du secteur bancaire, chez Standard & Poor’s. Il a commencé à étudier la finance islamique à son arrivée dans cette grande société de notation financière.
Mais c’est surtout depuis six ans qu’on assiste à un véritable boom de cette finance. Depuis 2001 et les attentats du 11 septembre, la finance islamique progresse à un rythme effréné : 10 à 15 % par an. A l’origine de ce boom, le regain de la religiosité, l’envolée des cours pétroliers et le retour dans le Golfe des fonds longtemps placés à l’étranger.
Ce marché s’est ainsi développé en taille en même temps qu’il s’est internationalisé. L’ensemble des actifs islamiques atteint aujourd’hui les 500 milliards de dollars, selon une estimation basse.
Les banques islamiques, une alternative
Autre raison du succès de la banque islamique : les « services » offerts aux clients. Pour Khaled-Ur Rahman, directeur adjoint de l’agence IBB à Edgware Road, la variété des langues parlées dans son agence attire des clients. Ses employés parlent aussi bien bengali, urdu, marocain, libanais, arabe que français. La plupart des clients étant issus de l’immigration, ils sont ravis de pouvoir communiquer dans leur langue d’origine à la banque. Dans ce quartier cosmopolite du centre de Londres, les communautés arabes, sud-américaines et africaines sont nombreuses. Certains Londoniens l’appellent « Le Petit Caire » ou « Le petit Liban ».
Alena K., originaire de Russie, dispose d’un compte islamique depuis un an. Son style – très maquillée, la jeune femme porte sa chevelure couleur blond peroxydé aux épaules – contraste quelque peu avec celui des autres femmes, pour la plupart voilées. Avant d’ouvrir son compte, elle était cliente dans une banque traditionnelle. « Je suis contente d’être ici parce que je suis musulmane », répond-elle tout simplement.
En tout état de cause, d’aucuns voient dans cette forme de finance alternative une remise en cause du système bancaire traditionnel qui encourage ses clients à contracter des dettes démesurément.
Ainsi, pour Dr Khan Nin, client de l’IBB, « cela donne une image positive de l’islam en Occident ». Ce volubile psychiatre de Chelsea ajoute « L’IBB présente de façon claire ses emprunts, sans chercher à tromper les personnes, sans les encourager à vivre à crédit. Au contraire des banques traditionnelles où les personnes se trouvent piégées par des emprunts trop lourds. »
Le Royaume-Uni compte près de deux millions de musulmans alors qu’en France, la population musulmane est estimée à cinq millions de personnes. A quand la finance islamique à Paris ? Le pragmatisme des Britanniques impressionne M. Hassoune. « Cela ne les dérange pas une seconde de faire la guerre en Irak et de développer la finance islamique. La France ne fait ni l’un ni l’autre », note-t-il.
Par Moïna Fauchier Delavigne, France24, 06/08/2007
Wa alaykoum assalam,
Cet article traite de la finance islamique au Royaume Uni.
Dans la mesure où vous résidez en France, sachez qu’il n’y a pas encore en France de banque islamique qui propose des produits de placement halal. Par contre, vous avez la société Groupe570 qui propose des solutions d’épargne qui pourraient correspondre à ce quevous cherchez : http://570easi.com/infos/comment-ca-marche/se-constituer-une-epargne/
Si vous souhaitez investir au Royaume Uni, l’Islamic Bank of Britain propose des solutions d’épargne halal http://www.islamic-bank.com/personal-banking/savings-products/ mais vous devrez vous renseigner pour connaître vos droits et obligations tant vis à vis de la loi française que britannique.
Salem alikoume
Je souhaite placer 80.000 € dans une banque islamique dans le but de gagner d’une manière halal mais sans perdre mon argent. Comment faire, et combien peut me rapporter cette somme ?
Salem alikoume mon frère, merci pour votre réponse baraka Allah fikoume .
@ Adel :
Wa alaykoum assalam wa rahmatou Allah wa barakatouh.
A mon avis, le fait d’avoir une nationalité française ne devrait pas être un grand obstacle mais vous devrez au minimum présenter à la banque les mêmes garanties qu’un promoteur anglais. Ceci suppose une bonne connaissance du marché, de la législation des affaires, de la langue etc. et d’avoir un business plan solide.
Salem alaykoum wa rahmato Allah wa barakataho.
J’ai une somme d’argent et je veux obtenir un prêt islamique pour un commerce et vivre à Londres avec une nationalité française est ce que c’est possible et c’est quoi la démarche svp baraka Allah fikoume pour tout.
salam aleykoum,
j aimerais savoir si ces possible de faire un prêt hypothécaire dans la banque islamique de Londre sachant que je réside en Belgique. Cela pour acheter une maison en Belgique? chokrane.
Wa alaykoum assalam,
Oui il existe des bourses islamiques notamment au Moyen Orient et en Malaisie, ainsi que des compartiments islamiques dans des bourses occidentales (notamment Wall Street).
Pour la question de la spéculation vous pouvez lire les commentaires ci-après : https://ribh.wordpress.com/2007/10/17/le-trading-et-lislam/
salam o 3alaykoom wa rahamtoo lah;
je voudrais savoir si la speculation en bourse est haram en islam?? si oui, comment la bourse islamique fonctionne? en existe t il une ???, merci d’avance, et jazakoom lah 5ayrr
@ Salma :
Wa alaykoum assalam wa rahmatou Allah wa barakatouh,
Du point de vue de la banque anglaise, l’essentiel est que vous justifiez d’un revenu et que vous puissiez transférer régulièrement le montant des échéances. A partir du Canada cela ne devrait pas poser de problème, mais à partir du Maroc la réglementation des changes ne permet pas ce transfert pour les résidents marocains.
Assalamo alaykoum wa rahmatoullahi wa barakatouh,
est ce que c’est possible d’acheter une maison en Grande Bretagne par le biais d’une banque islamique même si j’habite soit au Canada ou au Maroc.
merci
@ Hind :
Wa alaykoum assalam,
Les banques islamiques ne prêtent pas d’argent en liquide mais s’engagent avec le client dans une transaction commerciale (mourabaha = achat-revente avec marge, ijara = leasing islamique, moucharaka ou moudharaba = capital investissement ou capital risque…).
Dans le cas d’un prêt étudiant, la seule formule envisageable est le « Qard hassan » ou prêt gratuit. Ci ce type de prêt est pratiquée par certaines banques au Moyen Orient sous certaines conditions, à ma connaissance il n’est pas proposé par les banques islamiques implantées en Angleterre.
Salam alaykoum,
L’an prochain je pars étudier le droit en Angleterre en vue d’un double diplôme franco-anglais en droit (2 ans en Angleterre puis 2 en France). Est-il possible de financer mes études en contractant un prêt auprès d’une banque islamique (sachant que je vais vivre là bas 2 ans) ?
Merci d’avance!
@ Yahia :
Wa alaykoum assalam,
A mon avis c’est difficilement envisageable.
salam alaykoum je voulais savoir svp étant propriétaire de mon appartement ici en France est ce que c’est possible qu’une banque musulmane en Angleterre peu me racheter mon crédit de mon appartement merci d’avance.
bonjour Idjeda Lnda, je ne pense pas que celà soit possible.
bonjour je voulais savoir si cela etait possible que je fasse
une demande de credit pour l achat d une maison
tout en sachant que je reside en france et que je voudrais acheter en france merci
Wa alaykoum essalam wa rahmatou Allah wa barakatouh,
Pour l’instant l’offre de produits respectant la Charia par les banques marocaines se limite aux crédit immobiliers. Théoriquement les banques marocaines sont autorisées depuis le 1er octobre 2007 à proposer également des financement de type « Moucharaka » mais pour l’instant aucune banque n’a annoncé qu’elle propose ce type de financement.
salam
quelle est la possibilité de trouver un financement d’une banque islamique pour réaliser un projet en industrie agroalimentaire au Maroc. au Maroc on ne connait pas ce type de financement.
merci de votre aide.
Il existe effectivement des comptes non résidents, mais cela dépend du type de compte que vous voulez ouvrir et de votre situation financière, réglementaire et patrimoniale.
Je voudrais savoir si je peux ouvrir un compte non résident en Grande Bretagne et quelles sont les conditions pour l’ouverture d’un compte si c’est possible. Merci.